Manuel, paysan haïtien, revient dans sa terre natale après quinze ans de labeur à Cuba dans des plantations de canne à sucre. Mais sa terre se meurt, les hommes l’ont négligée et il ne reconnaît plus rien de son village. Les récoltes abondantes, les travaux communs rythmés par le son des tambours, chants et harmonies ont laissé place à une aridité et des rivalités qui gangrènent la communauté. Manuel, lui, se veut l’infatigable artisan du retour de l’eau et de la réconciliation, jusqu’à provoquer dans son village une prise de conscience collective.
« Gouverneurs de la rosée » prend la forme d’un conte d’avertissement et d’espoir, décliné en mille et une tonalités. Au son des percussions d’Aïda Diop, Amélie Chérubin Soulières interprète tout un village haïtien, dans un français créolisé et poétique. Un doigt qui se courbe, un changement d’accent… elle donne voix et corps à ces personnages et plonge avec ardeur dans une performance engagée et intense.
La langue originale de Jacques Roumain nous transporte ici au coeur d’un mythe tragique. Cet auteur nous livre à la fois une fable écologique et un récit onirique porté ici par deux femmes puissantes.
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